LE RELOGEMENT M'A TUER - LE DECES DE MA MERE

LE RELOGEMENT M'A TUER

Le 10 octobre, à l'hôpital ma mère  (r.y) a demandé à ma soeur de la prendre en photo  en lui disant bien "prends moi en photo pour montrer dans quel état je me trouve et dis à ta soeur qu'elle écrive surtout qu'on est entrain de me tuer avec ce relogement" qu'on se moque de moi et que je n'en peux plus".

Elle voulait depuis son arrivée en FRANCE en 1957 vivre dans une maison. Originaire de ZIGHOUD -YOUCEF elle a souffert de la guerre, en 1955 mère de deux enfants âgée de 23 ans elle était planquée en voyant arriver des soldats. Un soldat l'a vu mais lui a fait signe de rester cacher. On a brûlé sa maison. Choquée, elle est restée jusqu'à ce que les personnes aux alentours viennent la secourir. Ce souvenir traumatisant est resté. Elle n'avait ni haine, ni rancoeur. Elle nous disait que tout le monde à souffert durant la guerre. Elle nous demandait de faire des recherches pour retrouver ce soldat et le remercier de lui avoir sauver la vie.
 Elle voulait tellement terminer sa vie dans une maison avec un petit jardin, elle se voyait tricoter et planter de la menthe ,  coriandre etc...
Il y a tellement de choses à écrire, elle nous demandait depuis des années que l'on couche sur du papier sa souffrance tout au long de sa vie. Elle disait toujours qu'il fallait écrire le livre de sa vie mais qu'il fallait le donner avec des mouchoirs car il serait difficile de contenir ses larmes.

Si l'ANRU rend heureux les bailleurs, beaucoup de locataires affirment qu'ils sont dans la souffrance !
Notre coeur est plein de colère et nous sommes dans le recueillement et le deuil.

J'ai pu compter sur un élan extraordinaire de générosité, des dons en  tous genres : repas, argent, courses, soutiens chalheureux, présence. Notre coeur est plein de gratitude envers toutes ces personnes qui sont où étaient locataires des Créneaux.



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